Les plaintes de Blue Origin (National Team) et Dynetics rejetées

Encore un revers pour Blue Origin qui prend mal la défaite. Dynetics conseillé de revoir ses cours de physiques.

Après quelques semaines de pause, nous revoici pour parler d’un sujet ô combien mouvementé, à savoir la rivalité entre Blue Origin et SpaceX autour du contrat de l’atterrisseur lunaire de la NASA : le HLS.

Pour ceux qui sont perdus, je vous propose de retourner sur notre analyse de l’appendix de la NASA sur le sujet, qui mettait en avant les raisons de ce choix.

Pourquoi SpaceX a-t-il été choisi par la NASA pour le HLS ? – APYRE Espace, Gaming & Tech
Nasa a détaillé les raisons du choix de SpaceX pour le programme Artemis et la construction de l’atterrisseur lunaire
apyre.fr

Les réponses du GAO sur l’offre de Blue Origin

Depuis cette annonce, Blue Origin est un tantinet agressif sur le sujet, ils ont lancé de multiples procédures juridiques obligeant le GAO à prendre le dossier en main pour contrôler si tout était en ordre et ils ont rendu le verdict cette semaine.

Government Accountability Office (GAO) est l’organisme d’audit, d’évaluation et d’investigation du Congrès des États-Unis chargé du contrôle des comptes publics aux États-Unis. Ils ont un accès à la totalité des éléments, même les plus “secrets” pour rendre leur verdict.

Dans le contre rendu de… 76 pages du GAO, on retrouve beaucoup d’informations, et surtout beaucoup de données secrètes qui sont indiquées en [DELETED] et qui couvrent notamment des chiffres relevant du secret technique et industriel des sociétés en question.

Mais les conclusions restent les mêmes pour le GAO que pour la NASA, la société de Jeff Bezos n’a aujourd’hui aucune expérience dans les ergols cryotechniques et dans la motorisation de fusées dans le vide.
Il y a quelques remarques sur la conception du système de communication entre le sol Lunaire / Orion / Terre, déjà présentent dans le document initial de la NASA, où je vous passe des détails techniques sur l’affaiblissement des communications multicanal.

Bref, aucun changement, et surtout aucune contre-proposition de Blue Origin qui pourrait motiver techniquement son projet de HLS et communiquer positivement. Mais ils ont choisi une autre voie.

Une première salve de mauvaise foi est arrivée par le biais d’infographies publiées sur la page du programme HLS de Blue Origin : à gauche le 1er août 2021, deuxième salve le 13 août.

On peut lire “Lancement depuis un SpacePort qui n’existe pas”, un nombre de lancements surévalué pour le lancement complet d’un HLS vers la lune (16 lancements d’après l’infographie). Et le titre qui évoque “une immense complexité et un haut risque” pour retourner sur la lune avec SpaceX.

Beaucoup de critiques, mais peu de solutions pour apporter une réponse technique à la NASA sur le fait que Blue Moon soit compatible avec le projet HLS de la NASA.

Comme souvent, Elon Musk s’empresse de corriger sur Twitter les infographies par des commentaires assez constructifs… Et d’autres moins constructifs mais plus sarcastiques.

16 vols sont extrêmement improbables. La charge utile du Starship jusqu’à l’orbite est de ~150 tonnes, donc un maximum de 8 vols pour remplir les réservoirs de 1200 tonnes du Starship lunaire.
Sans les volets et le bouclier thermique, le Starship est beaucoup plus léger. Les jambes d’atterrissage lunaire n’ajoutent pas grand-chose (1/6 de gravité). Il ne faudra peut-être que la moitié du réservoir, c’est-à-dire 4 vols de ravitaillement.

Pour finir, un petit tacle à la mâchoire, pour rappeler que Blue Origin n’a toujours pas atteint l’orbite avec son programme de lanceur.

Si le lobbying et les avocats pouvaient te mettre en orbite, Bezos serait sur Pluton en ce moment.

Les réponses du GAO pour Dynetics

Dans la série des perles du rapport, Dynetics en prend aussi pour son grade. Il est rappelé à la société, page 51, que leur atterrisseur est trop lourd par rapport aux exigences de la NASA en matière de charge utile livrée au sol lunaire, et donc le petit tacle, je cite :

Afin de permettre à une fusée de décoller d’une rampe de lancement, l’action ou la poussée de la fusée doit être supérieure à la masse de la fusée qu’elle soulève. Voir ” Rocket Principles “, NASA, disponible à l’adresse https://www.grc.nasa.gov/www/k-12/rocket/TRCRocket/rocket_principles.html

Le lien renvoie sur les cours de base théorique en technique de fusée de la NASA, une véritable mine d’information pour ceux qui découvrent le spatial et la physique théorique et pratique qui va avec ! Mais pour Dynetics, c’est rigoureusement du même effet que de leur envoyer un exemplaire de “Les Fusées pour les Nuls” par la poste.

Il est largement souligné que le projet de Dynetics ne répond absolument pas aux critères d’extensibilité d’accueil futur du module pour recevoir 4 astronautes à bord, comme déjà évoqué dans notre analyse des raisons du choix de SpaceX.

Histoire de clore tout débat, la NASA aurait déjà versé 300 millions de dollars à SpaceX dans le cadre de ce contrat HLS, le jour même du rejet des plaintes de Blue Origin (National Team) et Dynetics. Information relayée par Michael Sheetz sur Twitter.

On attend avec impatience la suite de cette télénovela à plusieurs milliards de dollars.

Relu et corrigé par : Opti

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous Article

Les "jeux à moins de" reprennent du service sur le Playstation Store

Next Article

Yooka-Laylee est disponible gratuitement sur Epic Games

Related Posts